Selon le dernier bilan, la fusillade, survenue lors d'un rassemblement politique sur le parking d'un supermarché à Tucson, a fait six morts - parmi lesquels une fillette de 9 ans - et 14 blessés, dont l'élue démocrate de l'Arizona, Gabrielle Giffords, grièvement blessée à la tête.
La tragédie a choqué les États-Unis, et une partie de la gauche américaine a immédiatement dénoncé le climat politique délétère du pays et la "rhétorique empoisonnée" des ultraconservateurs, terreaux selon elle de tels actes de violence.
Le bilan aurait pu être encore plus lourd sans l'intervention de Patricia Maisch, une inconnue qui s'est jetée sur le tireur et a réussi à lui arracher un chargeur, empêchant une nouvelle volée de balles.
Le tireur, Jared Lee Loughner, âgé de 22 ans et arrêté sur les lieux, a été inculpé le 9 janvier par le procureur de l'Arizona de deux meurtres - l'assistant de Mme Giffords et un juge fédéral - et de trois tentatives de meurtres. Le directeur du FBI, Robert Mueller, a averti que d'autres chefs d'accusation pourraient lui être signifiés "à mesure de l'avancée de l'enquête".
L'accusé, originaire de Tucson, avait des antécédents judiciaires et a gardé le silence depuis son arrestation. Il devait comparaître pour la première fois devant la justice le 10 janvier à 14h00 (21h00 GMT) à Phoenix.
Ses motifs restaient inconnus le 9 janvier. M. Mueller a confirmé que Mme Giffords était la cible du jeune homme et qu'il avait assisté à l'un de ses meetings en 2007.
Selon la déposition d'un agent du FBI, les enquêteurs ont trouvé au domicile du tireur une lettre de Mme Giffords à M. Loughner le remerciant d'avoir assisté à son meeting en 2007.
Dans un coffre-fort, les enquêteurs ont également trouvé une enveloppe sur laquelle étaient inscrits les mots "J'ai tout prévu", "Mon assassinat", le nom "Giffords" et ce qui semble être la signature du tireur.
Michael Lemole, le neurochirurgien qui a opéré Mme Giffords, 40 ans, s'est dit "prudemment optimiste" sur son rétablissement. Il a souligné que la représentante était "capable de communiquer" avec les médecins "par le biais de commandes simples".
"Cela nous encourage beaucoup. Nous continuons à parler d'état critique parce qu'un cerveau enflé peut se détériorer à tout moment", a-t-il ajouté.
Le 9 janvier, la police avait diffusé la photographie d'un suspect recherché. L'homme, un chauffeur de taxi s'est présenté de lui-même à la police, qui l'a blanchi. Les enquêteurs auraient maintenant la certitude que le tireur a agi seul.
Le 9 janvier, Barack Obama a appelé les Américains à respecter un "moment de silence" le 10 janvier à la mémoire des victimes de la fusillade.
AFP/VNA/CVN